Le CCN 51, le nouveau cacao

Soumis par Anonyme (non vérifié) le sam 13/09/2014

Les producteurs et les consommateurs sont très inquiets du manque de cacao dans le monde entier. Mais face aux pénuries, un seul pourrait alors sauver la production mondiale : le CCN 51. Longtemps rejeté, ce cacao hybride représente aujourd’hui une véritable aubaine pour les producteurs pour pouvoir répondre aux demandes mondiales. Zoom sur ce mystérieux produit.

Le CCN 51 ou le vilain petit canard

Si aujourd’hui le CCN 51 satisfait la demande mondiale et devient de plus en plus commun, autrefois il était pourtant peu apprécié des consommateurs. Ce cacao hybride fut crée par Homero Castro, un ingénieur agronome équatorien. Le « Collection Castro Naranjal 51 » n’est autre qu’un croisement de plusieurs variétés : 45,4% d’Iquitos, venant de l’Équateur et du Pérou, 22,2% de Criollo, venant d’Amazonie et 21,5% d’Amelonado, venant de Ghana et Amérique centrale. Il s’auto-féconde sans semences, chaque arbre de CCN 51 va produire des fèves conformes à celles de son voisin. Un système qui permet de produire à grande échelle.
A l’origine, l’objectif du CCN 51 était de lutter contre les épidémies qui touchaient les variétés traditionnelles. Mais il a été rapidement mis de côté en raison de son goût acide et amer, s’opposant totalement au fin cacao très savoureux.

Un cacao désormais apprécié

Durant de longues années, le CCN 51 était donc considéré comme un cacao amer et acide. Cet hybride équatorien est pourtant en train de devenir le plus demandé dans le marché de matières premières. Selon l'Organisation internationale du cacao, en 2013, le déficit de cacao s'est élevé à 174.000 tonnes. Un résultat surprenant pour un produit qui parait accessible et banal. Pourtant la consommation de cacao est en train de devenir largement supérieure à sa production.
Ainsi les fabricants cherchent des solutions et le CCN 51 pourrait combler ce déficit. Ce cacao hybride s’avère très résistant aux maladies et pousse très rapidement. Entre 2005 et 2013 en Équateur, la production de CCN 51 est passée de 20 000 à 100 000 tonnes annuelles, c’est-à-dire qu’elle a tout simplement quintuplé. Une croissance impressionnante, qui illustre la présence imposante du CCN 51 sur le marché.

Une évolution du marché


Certains spécialistes n’acceptent toujours pas son goût particulier, puisqu’il ne possède pas la saveur et la qualité des grands cacaos. Le CCN 51 servirait principalement à produire des produits semi-finis, soit en poudre, du beurre de cacao ou bien des mélanges.
Certains s’inquiètent même du succès grandissant du CCN 51. Leur préoccupation première serait que les petits producteurs délaissent les cacaos de qualité au profit de cet hybride moins cher et plus rentable. En effet le CCN 51 permet au producteurs de mieux vivre en Équateur. Mais un chercheur en agronomie au CIRAD, Philippe Bastide, explique que « le CCN-51 pourrait en surprendre plus d’un (...) nous n’avons pas assez travaillé la technique de fermentation sur le CCN-51 pour mieux le valoriser ». Le CCN 51 devrait donc rapidement devenir un indispensable sur le marché du cacao. A suivre...

CCN 51